telle une vague en plein orage se fracassant sur les parois d'une falaise s'effritant lentement. tel un ouragan détruisant tout sur son passage et laissant derrière lui la douce mélodie du chaos. telle une force de la nature qui se pointait sans le moindre préavis et qui laissait tout le monde pris au dépourvu. c'était les images qu'elle utilisait pour décrire ce qu'elle ressentait lorsque venait le temps de mettre des mots sur ses crises d'anxiétés. il avait fallu plusieurs années à alaïa pour accepter sa condition et apprendre à gérer l'ingérable.

ça fait un certain temps qu'alaïa n'était plus que l'ombre d'elle-même. des cernes ornent ses yeux amplifiant son teint blafard. elle ne dort pas et elle se sent fatiguée. mais elle fait tout son possible pour ignorer cet épuisement. seulement son corps finit par lui faire un rappel à l'ordre. elle était en plein cours de journalisme lorsqu'elle sentit une vague de tristesse déferler. telle une vague en plein orage qui se fracasse contre les parois d'une falaise qui s'effrite lentement.

sauf que tu fais tout pour ignorer cette fatigue. parce que tu n'as aucune raison de l'être. c'est tout du moins ce que tu tentes de te persuader. c'est ton corps qui finit par te faire un rappel à l'ordre. lorsque tu fonds en larme au beau milieu du couloir de l'université. sans raison particulière et sans élément déclencheur. tu t'es juste effondrée telle une épave sous le regard inquiet de ta meilleure amie. elle se demandait forcément ce qui clochait avec toi. mais tu étais incapable de lui formuler une réponse cohérente. il n'y avait rien qui clochait à proprement parler. tout allait pour le mieux dans ta vie; ta famille, tes amis et tes études. alors tu ne saurais expliquer cette vague de tristesse que tu ressentais en permanence. ces crises d'angoisses la nuit lorsque tu n'arrives pas à trouver le sommeil. ce désir incessant de ne plus rien ressentir et cette frustration silencieuse envers tes propres. parce qu'ils ne voient pas que t'es en train de suffoquer derrière ton sourire. tu aimerais qu'ils mettent des mots sur ta détresse parce que tu en es incapable par toi-même.      

Tu n'avais pas forcément envie de couper court à cet échange et tu ne saurais pas expliquer pour quelle raison. Et pourtant, tu n'étais pas réputée pour être d'un naturel sociable, de nature. Plus les gens restaient loin de toi alors mieux tu te portais. Sauf qu'il t'intriguait plus que de raison, il y avait quelque chose en lui qui te donnait envie de le connaître un peu plus, cette façade de perfection dans laquelle tu avais découvert une brèche. Tu voyais bien que derrière cette belle façade alors il y avait quelque chose de beaucoup moins beau. Une détresse muette, un flot de rage, des non-dits brûlants. C'est pour cette raison que tu lui proposais d'aller manger avec toi. C'était hors de question que les choses se terminent sur cette note, puisque tu commençais à peine à assouvir ta soif de curiosité, face à lui et à tous les démons qui semblaient le tourmenter. Tu filais sous la douche après avoir formulé ta demande. Le fait est que tu ne lui laissais pas le choix, puisque tu n'attendais pas sa réponse, laissant le jeune sportif en plan dans les vestiaires. C'était sans arrière-pensée que tu avais voulu prendre une douche, alors que tu supportais difficilement l'odeur du chlore collant à ta peau, voulant être fraiche pour le reste de la journée. C'était tout du moins la raison que tu te donnais sauf que tu voulais en fait le tester. Tu es calculatrice à l'excès, toujours à vouloir savoir à qui tu avais affaire, le type d'homme qu'il pouvait être. C'est le reflet d'un homme bon que tu perçois dans un sens. Ça te plaisait autant que pas du tout, alors que tu aurais été d'humeur joueuse, puisqu'il fallait avouer qu'il avait un certain charme. Tu terminais de prendre ta douche sans le moindre encombre. Pendant un court instant, tu croyais qu'il s'était dégonflé, découvrant le vestiaire vide. Alors tu te rhabillais sans presse puisque tu étais presque sûre qu'il était parti pour de bon. Enfilant un short court en jeans ainsi qu'une camisole blanche, tu attaches tes cheveux en un chignon haut, avant de sortir du vestiaire avec ton sac à dos sur l'épaule. Tu tombais dès lors sur Elijah en train d'attendre sagement dans le couloir à ton plus grand étonnement. T'es encore là ?

ce soir, c'est un peu la folie puisqu'il y a une soirée d'organiser par ta confrérie. tes confrères s'évertuent à tenter de trouver quelque chose à porter. ils font travailler leurs méninges dans l'optique d'être original. le thème de la soirée étant assez large et laissant place à l'imagination. ne pas porter de vêtement, c'était la règle pour ce soir. tu n'avais pas pris bien longtemps à trouvé ta tenue pour ce soir. il fallait dire que tu t'es fait imposé l'idée en quelque sorte. c'est pour les bienfaits de ton bizutage que tu confectionnes une combinaison faite de papier de toilette. tu fais tenir le tout avec du gros scotch transparent et il faut avouer que ce n'est pas évident. mais t'es fière de toi au bout du compte lorsque tu te regardes dans la glace. t'as l'air d'un ridicule mais t'es capable de rire de toi. ce n'est qu'une fois prête que tu descends les escaliers pour rejoindre la fête. la soirée à l'air bien entamée et tu n'entends qu'en profiter. c'est sur le bar que ton regard vient se poser instantanément. tu te frayes un chemin jusqu'à là lorsque tu captes le regard de jasmine. un large sourire amusé élargit tes lèvres de façon presque instantanée. c'pas juste, t'es trop belle.